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Rosnay

Rosnay : un charmant petit village en Champagne. C’est là, bien loin de la capitale, que Théodore Dubois voit le jour le 24 août 1837. De famille humble, son père était vannier, rien ne prédispose cet enfant à une carrière musicale. La vocation lui vient à l’âge de sept ans en la Cathédrale de Reims. Très impressionné par la beauté du lieu et la majesté de l’orgue et des chants, il décide d’être musicien. Les premiers rudiments lui sont enseignés par le tonnelier d’un village voisin, modeste organiste à ses heures. Ce sont ensuite des leçons de piano, d’orgue et d’harmonie à Reims où il se rend, parcourant à pied, deux fois par semaine, les treize kilomètres qui le séparent de son rêve. Il faut bientôt envisager le Conservatoire de Paris. Ce qui semblait impossible peut alors se réaliser grâce à l’aide d’un habitant de Rosnay, le Vicomte de Breuil qui le soutient matériellement.

Admis en 1854 dans la classe de Marmontel, il se consacre passionnément à ses études tout en occupant son premier poste d’organiste à l’église des Invalides. Trois ans plus tard, César Frank lui confie celui d’organiste-accompagnateur à Sainte Clotilde. C’est alors le début de son indépendance financière. Durant ces années, il reçoit les plus hautes récompenses : prix de fugue, d’orgue, d’harmonie… En 1861, il obtient le premier Grand Prix de Rome avec la cantate “Atala” et peut ainsi découvrir l’Italie lors d’un séjour de deux ans à la Villa Médicis : années d’enrichissement culturel, années d’émerveillement. Le petit villageois, à Rome, dans cette prestigieuse institution !

En 1863, César Frank, désormais titulaire de l’orgue de Sainte Clotilde offre au jeune Théodore sa succession au poste, fort prisé à l’époque, de Maître de Chapelle. Commence alors, véritablement, sa carrière de compositeur dans tous les genres : orgue, bien sûr, mais aussi piano, musique de chambre,… Avec l’oratorio “Les 7 Paroles du Christ“ créé en 1864, il connaît d’emblée la notoriété.

A l’âge de 34 ans, il est nommé professeur d’Harmonie au Conservatoire de Paris dont il sera le Directeur de 1896 à 1905, année où il demande sa mise à la retraite pour se consacrer davantage à la composition. En acceptant les fonctions de Directeur du Conservatoire, il cède à Fauré son poste d’organiste à la Madeleine où, en 1877, il a succédé à son ami Saint Saëns.

Dans son grand âge, à 80 ans, il compose toujours et publie son “Traité d’Harmonie” encore connu de tous les musiciens.

Personnage important de la vie musicale française, Théodore Dubois n’eut pas que des amis. Par sa droiture, sa franchise, son horreur de l’injustice et de l’intolérance, son attachement à la tradition, il s’attira les foudres de certains milieux influents radicalement tournés vers la nouveauté et fut victime de quelques cruelles cabales. Il n’en connut pas moins un grand succès et ses œuvres furent régulièrement jouées et appréciées tant en France qu’à l’étranger. Citons le concerto pour violon dédié à Isaye, les deux concertos pour piano, les symphonies, de nombreuses œuvres pour piano dont une sonate et des études de concert, deux trios, des quatuors, des messes, des motets, des oratorios, des opéras, des mélodies …

Il semblerait, hélas, qu’après sa disparition en 1924, les jugements défavorables de ses détracteurs l’aient emporté. Mais cet oubli semble désormais faire place à une redécouverte. N’écrivait-il pas lui-même dans son Journal le 18 décembre 1922 :

“A propos de mes compositions, il me semble avoir déjà dit que je ne croyais pas que l’on eût toujours été juste et équitable à mon égard… cependant, j’ai comme une certitude que si, plus tard, après moi, elles tombent sous les yeux de musiciens et de critiques non prévenus, un revirement se fera en ma faveur !“

Le temps des « musiciens et critiques non prévenus » serait-il arrivé ?

Les grandes dates

  • 24 août 1837 : naissance à Rosnay
  • 1851-1854 : études de musique à Reims
  • 1854-1862 : études au Conservatoire de Paris
  • 1861 : Grand Prix de Rome
  • 1861-1963 : séjour à Rome
  • 1863 : maître de chapelle à Sainte Clotilde
  • 1867 : «Les Sept Paroles du Christ»
  • 1868 : maître de chapelle à la Madeleine
  • 1871 : professeur d’harmonie au Conservatoire
  • 1872 : mariage avec Jeanne Duvinage, pianiste
  • 1877 : organiste à la Madeleine après Saint Saëns
  • 1890 : professeur de composition
  • 1894 : élu à l’Académie des Beaux Arts (au fauteuil de Gounod)
  • 1896-1905 : directeur du Conservatoire de Paris
  • février 1905 : demande de mise à la retraite
  • 1905-1924 : Paris et Rosnay, période consacrée à la composition
  • 11 juin 1924, à 86 ans décès à Paris.

 

Internet donne une foule de renseignements sur Théodore Dubois.

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